Trafic de cannabis: l’ex-président de la CCI d’Ajaccio jugé à partir de mardi

AFP | 31.10.10 | 10h51

L’ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Ajaccio et de Corse-du-Sud, Gilbert Casanova, soupçonné d’être à la tête d’un réseau de trafiquants de cannabis, est jugé à partir de mardi par le tribunal correctionnel de Marseille.

Le procès, où onze des douze personnes poursuivies comparaîtront détenues, doit se tenir jusqu’au 15 novembre.

M. Casanova, 60 ans, avait été interpellé le 22 juin 2008 à Béziers peu après la saisie de plus de 560 kg de résine de cannabis dans une commune proche, Saint-Nazaire-de-Ladarez (Hérault).

Le même jour, les gendarmes, qui enquêtaient depuis plusieurs mois sur un réseau de trafiquants opérant entre le Maroc et la France, arrêtaient huit autres personnes, dont les pilotes de l’hélicoptère qui assurait le transport de la drogue.

Parmi les membres présumés du réseau, figuraient trois autres Corses, Jean-Pierre Bernardini, 61 ans, gérant d’une société d’hélicoptères à Ajaccio, et ancien militant, comme M. Casanova, du Mouvement pour l’autodétermination (MPA), ainsi qu’André Bacchiolelli, 43 ans, et Michael Ettori, 37 ans.

Mis en examen pour “importation, acquisition, détention, transport, offre, cession illicite de stupéfiants, association de malfaiteurs et contrebande en bande organisée”, notamment, ils avaient été ensuite écroués.

Les autres personnes interpellées étaient destinataires de la marchandise et originaires de la région parisienne, où la drogue alimentait le trafic dans les quartiers.

L’enquête avait été menée par la section de recherches de la gendarmerie de Montpellier sous l’autorité de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille.

Le trafic avait débuté à l’automne 2006. Une douzaine de voyages entre la région de Nador (Maroc) et le sud de la France, via l’Espagne, où l’hélicoptère se ravitaillait en carburant, avaient été recensés ensuite par les enquêteurs.

“Il n’y a aucune charge accablante contre mon client, qui n’a jamais été pris avec un gramme de cannabis sur lui et qui n’a jamais contesté être un ami de M. Bernardini”, dit l’avocat de M. Casanova, Antoine Sollacaro.

Par ailleurs, a précisé Me Sollacaro, Gilbert Casanova, lors de son interpellation, se trouvait en compagnie d’un industriel italien “avec qui il allait prospecter à Rabat sur le marché de la dépollution du port” et qui a été mis hors de cause dans cette affaire.

Proche de l’ancien dirigeant nationaliste Alain Orsoni, actuel président du club d’Ajaccio (Ligue 2 de football), Gilbert Casanova avait conquis la présidence de la CCI de Corse-du-Sud en 1994 alors que le MPA connaissait un essor important.

Deux condamnations – en 2001 et 2005, à deux ans d’emprisonnement, dont 18 mois avec sursis, pour fraude fiscale et à trois ans de prison pour abus de bien sociaux, banqueroute, recel et présentation de comptes inexacts – l’avaient contraint par la suite à démissionner.

lrb/cho/ed

Tags: marseille, procès

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