AFP | 03.11.10 | 17h29
Le chef de file des partisans suisses de la légalisation du haschich Bernard Rappaz, emprisonné dans la section carcérale de l’hôpital de Genève où il observe une grève de la faim, est dans un état “très alarmant”, a annoncé mercredi son avocat.

Comme à chacun de ses emprisonnements, Bernard Rappaz, qui milite depuis plus de vingt ans pour la libéralisation du chanvre indien sous toutes ses formes, observe une grève de la faim, interrompue à deux reprises depuis son incarcération en mars, et refuse toute assistance médicale en cas de coma.

“Je l’ai vu lundi. Il est dans un état très alarmant: on l’a emmené en chaise roulante, il perd la vue de jour en jour et pense que c’est bientôt la fin”, a expliqué à l’AFP Me Aba Neeman.

L’avocat explique avoir reçu, jeudi dernier, un certificat des médecins de l’hôpital de Genève qui évoquent “des risques de thrombose ou de crise cardiaque” et réitèrent leur refus d’alimenter de force le cultivateur de chanvre indien.

Alors que le Tribunal fédéral (Cour suprême) a déclaré quil incombait à lautorité dexécution des peines dordonner une alimentation forcée lorsque cela est nécessaire, les médecins estiment que cette méthode est en contradiction avec le principe du “respect absolu de la volonté dun patient capable de discernement”.

Emprisonné à maintes reprises pour commerce illicite du cannabis, M. Rappaz a été condamné cette fois-ci (en 2008) à cinq ans et huit mois de réclusion pour violation de la loi sur les stupéfiants et blanchiment d’argent notamment.

Me Neeman a indiqué avoir déposé récemment une demande de suspension de la peine auprès des autorités du Valais, région ensoleillée et montagneuse dans laquelle Bernard Rappaz cultive le cannabis.

Bernard Rappaz, agriculteur moustachu aux longs cheveux grisonnants qui se considère comme un “prisonnier politique”, conteste sa peine et réclame une révision de son procès.

apo/ms/sym

Tags: Bernard Rappaz, grève de la faim, suisse

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