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Un jeune récidiviste de 20 ans était appelé, hier, à la barre du tribunal correctionnel

Ils ont 18 et 20 ans
et sont prévenus tous deux d’usage, détention, acquisition, cession et transport de cannabis. Ils comparaissaient hier pour expliquer à la barre qu’ils n’étaient pas vraiment des trafiquants mais seulement des consommateurs. Peine perdue, les faits, les témoignages leurs déclarations au cours de l’instruction ont convaincu le tribunal du contraire. Entre octobre 2009 et avril 2010, ils ont été « en affaire », tous deux étant poursuivis pour être à la fois client et fournisseur, même si devant le président Olivier, l’amnésie domine dans les explications. Placé en détention provisoire au terme d’un jugement intervenu en octobre 2009, le plus âgé des deux est libéré le 31 décembre, et poursuit malgré tout ses activités litigieuses : retour à la case prison (provisoire) en juin dernier pour revenir hier à la barre prendre condamnation en récidive. Il minimise son rôle, nie être propriétaire d’un kilo de cannabis trouvé dans son immeuble, nie vendre des stupéfiants à des tiers et en tout cas assure n’en avoir jamais tiré bénéfice… Les deux comparses se seraient échangés par téléphone des messages cryptés, lesquels ont convaincu la police – qui était à l’écoute – qu’il s’agissait bien d’un trafic. Aucun des deux ne s’en souvient vraiment. Le plus jeune refuse d’avouer avoir acheté de la marchandise à son aîné (dont il doit craindre les remontrances), au point d’agacer le président Olivier qui lira l’essentiel des déclarations faites devant le juge d’instruction : la cause est entendue.
« L’architecture classique du trafic est constituée », relève le procureur Deboos qui voit dans le garçon de 20 ans le
« dealer principal » et réclame à son endroit deux ans de prison (dont un avec sursis et mise à l’épreuve). Le plus jeune quant à lui a commis l’essentiel des faits qui lui sont reprochés quand il était encore mineur. Il relève en partie du juge des enfants. Depuis sa majorité, il semble s’être rangé. Mais l’accusation perçoit chez lui
« une disposition d’esprit inquiétante pour l’avenir » : huit mois avec sursis et obligation de soins sont requis. Me Foucault et Me Boulet, pour la défense, atténueront tour à tour la gravité des faits, plaideront les difficultés familiales, les quelques zones d’ombre du dossier et la mansuétude du tribunal. Ce dernier accordera 4 mois de prison avec sursis pour le plus jeune des prévenus, et 14 mois de prison ferme pour le plus âgé.
Un an avec sursis pour l’agresseur sexuel
Cette autre affaire aurait pu être appelée en cour d’assises. Mais la notion de viol n’a pas été retenue. Le Tarn-et-Garonnais de 63 ans qui comparaissait hier était prévenu d’atteintes sexuelles sur une fillette de 9 ans, sur laquelle il s’est livré à des attouchements au cours d’un week-end. Elle était la fille de son meilleur ami. Il aurait mal supporté un verre d’apéritif, ne comprend pas trop ce qu’il a fait, a peur d’aller en prison. Mais le mal est fait.
« Un acte dévastateur » que le procureur Deboos met en parallèle avec son absence évidente de culpabilité. Un an de prison avec sursis est requis, assorti d’une obligation de soins. Ce qui satisfait son défenseur. Et le tribunal, qui suivra les réquisitions.
Christophe CATHALA
Centre Presse Le procureur Jean-Gabriel Deboos. Photo : Yves ESTIVALS

Tags: prison

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