Le Bien Public, 4 décembre 2010

Trouvé porteur de 37 grammes de cannabis, un détenu de la maison d ‘arrêt de Dijon a été condamné, hier, à 4 ans de prison, dont 18 mois ferme.

«Il y a des projections, des paquets qui arrivent sur les cours, destinés à la consommation, voire au trafic de stupéfiants en maison d’arrêt ! » Hier, le vice-procureur de la république Jean-Luc Chemin a requis l’application de la peine plancher, soit 4 ans de prison pour 20 ans encourus, à l’encontre d’un récidiviste, âgé de 25 ans, purgeant actuellement une peine de 40 mois ferme, pour trafic d’héroïne. Le 3 novembre dernier, lors d’une fouille à la maison d’arrêt de Dijon, il a été trouvé porteur de 37 grammes de résine de cannabis. « Ce bout de shit ne m’appartient pas ! J’ai subi des pressions. On m’a dit de le garder ; je n’ai pas eu le choix, car on m’a giflé dans les douches, et on a menacé de s’en prendre à ma femme (…). Je suis tout seul, je n’ai pas de famille, pas d’ami en prison. Et il y a beaucoup de gens qui sont dans le même cas que moi… » « Qui vous a menacé ? » a interrogé le président Christophe Aubertin, laissé sans réponse.

« Ce n’est pas en faisant un exemple qu’on fera cesser le trafic à la maison d’arrêt de Dijon !  », a développé à la défense M e Aurélie Roques-Bourrier. « A l’heure de la promenade, du shit est projeté, et il y a des ramasseurs, des passeurs, des receleurs et des commanditaires. On sait qu’il y a une vingtaine de consommateurs au bâtiment B, et une quinzaine au bâtiment C.Tout cela est connu. Ceux qui sont à la tête de ce trafic ne prennent pas le risque de cacher du shit dans leur cellule ». Et de soutenir que le prévenu, un petit blanc pas très costaud, « la cible rêvée », n’avait, dans de telles circonstances, pas le choix. « Il avait demandé son transfert ; et son épouse, voyant que son mari n’allait pas bien, a écrit à la direction pour qu’il soit changé de bâtiment ; mais elle n’a pas eu de réponse ». « J’ai envie de m’en sortir ; de travailler, et de pouvoir m’occuper de ma fille », a lancé le prévenu, ému, aux magistrats, avant qu’ils ne se retirent pour délibérer.

Christophe François a été, condamné à 4 ans de prison, dont 20 mois avec sursis et mise à l’épreuve de 2 ans, comprenant l’obligation de soins, et de travail ou de formation.

anne-françoise bailly

Tags: condamnation, prison

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