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Sur fond de polémique sur légaliser ou pas le cannabis en France, une étude conjointe de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) et de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) vient apporter sa contribution au débat. Avec 13,4 millions de personnes à l’avoir déjà essayé au moins une fois, le cannabis reste sans conteste la substance illicite la plus consommée. La France se place ainsi au cinquième rang européen des pays consommateurs de joints, tout en conservant l’une des législations les plus répressives puisque le simple usage peut toujours envoyer un fumeur au tribunal.

Dans les détails, sur les 27 653 personnes sondées en 2010, un tiers (33%) des adultes entre 18 et 64 ans a déjà tiré au moins une fois sur un joint, contre 29% en 2005. Une hausse d’un million de personnes qui s’expliquerait par «un effet de stock des générations anciennes de fumeurs» car l’usage, lui, reste stable, affirme l’étude. «En 2010 comme en 2005, la part des personnes ayant consommé du cannabis dans l’année se situe autour de 8%, et de 4% pour celles qui ont consommé dans le mois en cours». Chez les jeunes de 17 ans, la consommation, en recul depuis 2003, se confirme. Une victoire que s’attribue la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies (Mildt) alors que d’autres produits sont, eux, en forte hausse. C’est le cas de la cocaïne, deuxième substance la plus consommée en France. En 2010, 3,8% des 18-64 ans l’ont expérimentée, contre 0,8% en 1992.

Cette mise au point sur les différentes consommations illégales des Français devrait logiquement alimenter le débat. Le plan gouvernemental sur les drogues arrive à échéance en 2012. Parmi les médecins spécialistes des addictions, au sein des associations d’intervenants en toxicomanie, mais aussi dans la classe politique, des voix exigent la remise à plat de la loi de 1970, jugée obsolète. Mais sur la question des drogues, et a fortiori en période pré-électorale, «l’idéologie prend souvent le pas sur le pragmatisme», regrette la Fédération française d’addictologie, qui a réuni une centaine de propositions dans un «livre blanc» à l’adresse des pouvoirs publics et des candidats à la présidentielle.

A l’Assemblée, la question divise au-delà des clivages droite-gauche. Même si un groupe de députés, emmené par Daniel Vaillant, a préconisé mi-juin une «législation contrôlée du cannabis» dans le but de «faire baisser la consommation et les risques qu’elle engendre» et réduire la criminalité, le consensus n’existe pas. Un autre rapport parlementaire présenté hier exclut radicalement la dépénalisation, qualifiée d’«impasse éthique et juridique». Pas de changement à l’horizon, donc ? A l’exception de ce nouvel interdit, énoncé par la Mildt : les poppers, substance en vente libre dans les sex-shops et qui s’inhale, vont être totalement prohibés.

Marie-Joëlle Gros

Note de TDME : “Une victoire que s’attribue la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies (Mildt) alors que d’autres produits sont, eux, en forte hausse.” Pas étonnant, mais non, ce n’est pas eux… Eux seraient plutôt les guignols jamais suivis, qui dépensent l’argent public inutilement dans des campagnes risibles… Ils traficotent les chiffres, adaptent des discours afin que le public voit certaines choses et soient endormis sur d’autres, enfin non, la MILDT, si elle fut impartiale et utile, aujourd’hui n’est plus qu’un instrument malléable du gouvernement et des organisations, associations, missions, (etc…) internationales et nationales anti-drogues. Très pratique en période où les élections présidentielles approchent dangereusement… à méditer.

Tags: mildt, ofdt

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