Les Echos, le 12 oct 2011

La Haye poursuit sa politique de valse-hésitation en matière de lutte contre la consommation de stupéfiants : le gouvernement vient de prendre des mesures pour désorganiser le commerce licite des drogues douces… qu’il tolère. Le cannabis trop fort, contenant plus de 15 % de tétrahydrocannabinol (THC), sera désormais considéré comme une drogue dure au même titre que l’héroïne ou la cocaïne. Cette mesure de santé publique s’ajoute au puzzle juridique avec lequel les établissements autorisés à vendre hachisch et marijuana doivent jongler.

Jamais évoqué dans une loi, le commerce des drogues douces qui a pignon sur rue depuis les années 1970 dans le royaume batave, est une tolérance qui a pris des allures d’hypocrisie avec le temps. Coincés par les traités internationaux, les Pays-Bas sont dans l’impossibilité de légaliser ce commerce. Du coup, La Haye mène depuis quarante ans une politique au coup par coup. Là, une mesure pour éloigner les « coffee shops » des écoles. Ici, une autre pour transférer ces établissements hors des villes. L’idée d’en interdire aux étrangers fait aussi son chemin.

Mais une interdiction totale est hors de question. Car il y a un risque de voir le marché noir de la drogue se généraliser. Entre 30.000 et 40.000 plantations illégales de cannabis existeraient déjà aux Pays-Bas.

Didier Burg, Les Echos

Tags: coffee shop, dosage, école, hollande, hypocrisie, la Haye, législation, loi, scolarité, THC, traité international

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