La Dépêche, le 28 janvier 2012

La Dépêche, 28 janvier 2012, Un petit joint thérapeutique

Le conducteur contrôlé positif au cannabis a écopé d'une peine de quinze jours de prison avec sursis/. Photo DDM.

Lorsqu’il a été contrôlé positif au cannabis au volant de sa Fiat Punto, Diégo ne l’a jamais nié, il venait de fumer un joint. Les conclusions des analyses auxquelles il a été soumis sont d’ailleurs sans appel : le 26 septembre dernier, vers 17 heures, Diego conduisait sur une route de la commune de Beauzelle avec un taux de 2,90 nanogrammes de THC (Tetrahydrocannabinol) par millilitre de sang. Vendredi matin, devant le tribunal correctionnel où il comparaissait pour conduite sous l’effet d’un produit stupéfiant, Diego la quarantaine anonyme n’avait l’air ni d’un fêtard plus ou moins accro à tous les produits ludiques, ni d’un vieux freak sur le retour. Mais, flanqué de son avocat qui a remis une attestation médicale au président, il s’est présenté comme atteint de polyarthrite rhumatoïde, une maladie inflammatoire chronique qui détruit petit à petit les articulations en provoquant d’intenses douleurs. Souffrances que Diégo, allergique à la morphine et à ses dérivés serait obligé d’endurer en serrant les dents s’il n’avait découvert les vertus analgésiques du cannabis.

« Quand j’ai trop mal, ça me soulage »

« Je fume le soir quand j’ai trop mal, ça me soulage » a-t-il expliqué au tribunal. Quant à savoir pourquoi il venait précisément de fumer un joint dans sa voiture avant de rentrer de son travail, le 26 septembre, Diego a prétendu avoir été en quelque sorte victime de ses responsabilités de père de famille : « la veille c’était l’anniversaire de mon fils. Alors j’ai caché le cannabis dans ma voiture pour être sûr que les enfants ne le trouvent pas. Et comme j’ai eu une crise en quittant mon travail, j’ai fumé un petit peu. »

« Le cannabis est un stupéfiant, ça ne se discute pas » a posé d’entrée de jeu le ministère public avant d’en venir au cœur du débat : « mais la véritable question qui nous intéresse c’est qu’il est interdit de conduire sous l’emprise de produits stupéfiants. » Pour bien se faire comprendre, le substitut du procureur de la République a requis une amende de 500 € assortie de six mois de suspension de permis de conduire. « Quinze jours d’emprisonnement avec sursis » a finalement tranché le président qui a également condamné Diégo à effectuer un stage de sensibilisation aux stupéfiants.

Tags: amende, conduite, contrôle, mascarade, morphine, police, polyarthrite rhumatoïde, prison, procès, stage de sensibilisation, sursis, suspention du permis de conduire, THC, tribunal, voiture

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