LaVoixDuNord, le 9 août 2010

“En direct du tribunal”

Père et fils à la barre, ce n’est pas si courant. Échoués là à cause d’un commerce de cannabis, herbe et résine, orchestré à Béthune entre 2008 et 2010.

Le père se rappelle en avoir consommé dans sa jeunesse et qu’il a repris. De ce qu’il a déclaré, il aurait pu pousser jusqu’à « 100 g par semaine » mais actuellement, sans pouvoir en justifier par des analyses, il aurait réduit à« environ un joint par jour ». Sur la période qu’on lui reproche, le total frôlerait tout de même les 6,6 kilos achetés, dont six revendus. Le bénéfice serait de l’ordre de 12 000 E. Philippe Le Bris évoque un premier fournisseur, re mplacé par un autre « à la ZUP ». « J’avais une dizaine de clients et mon fils avait sa propre clientèle. »

Lequel fils, Loïc Gouillard, dément avoir remplacé son père en ses absences. Tout juste dépannait-il. Et encore, « ça dépendait de qui c’était… » Lui se déclare consommateur « depuis cinq ans » Il pense avoir vendu 3,5 kilos de produits, pour un bénéfice de « 3 000 E ». Malgré un CAP de maçon qui aurait pu lui ouvrir des portes, il vient seulement de se mettre à travailler. A-t-il entrepris une démarche de soins pour décrocher de la drogue ? Il répond qu’il n’en a pas le temps à cause du travail mais qu’il ne fume plus qu’un joint par semaine.

Agacement de la présidente : quelques minutes plus tôt, elle a interrogé le troisième mis en cause. Axel L., 22 ans, est certes à peu près seul au monde, sans ressources mais assure qu’il « essaie d’arrêter ». Cela dit, un travail l’aiderait à se payer des analyses. « L’un dit qu’il ira quand il aura du travail, l’autre le contraire ! En fait, vous n’avez pas envie qu’on vous contrôle… » À Axel L. : « Vous fumez pour 3 E par semaine, depuis avril, vous auriez pu payer des analyses ! » Soupir du procureur face à « une banalisation certaine de ce qui leur est reproché ».

Le fils fait des efforts pour s’insérer, promet son avocat. « Il a eu une phase de délinquance. Il consomme encore mais moins qu’avant. » Le père n’a jamais été condamné. Jusqu’à jeudi : il a écopé de 18 mois, dont 12 avec sursis et mise à l’épreuve, obligation de soins et 2 000 E d’amende. Löïc Gouillard en prend pour 15 mois dont 10 SME, additionnés de la révocation d’un précédent SME de 6 mois ; il doit aussi se soigner et régler une amende de 1 500 E. Quant à Axel L., il échappe à la prison : 6 mois SME pendant 2 ans, obligation de travail et de soins et 150 E d’amende.

Tags: béthune, condamnation, procès

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