*** Célébration du 80e anniversaire du Prof. Raphael Mechoulam ***

Il y a quarante-cinq ans, à l’Institut des Sciences de Jérusalem, Israël, le Professeur Raphael Mechoulam et son ami le Professeur Yehiel Gaoni ont isolé la structure du composé du cannabis, le delta-9-tétrahydrocannabinol (dronabinol). Depuis cette découverte, le Professeur Mechoulam est un expert réputé dans la recherche sur le cannabis et les cannabinoïdes. Toute la communauté scientifique a été heureuse de célébrer son anniversaire (né à Sofia, Bulgarie, le 5 novembre 1930) pendant le congrès « Cannabinoïdes en biologie et médecine » qui s’est tenu à Jérusalem du 31 octobre au 4 novembre dernier. Le conseil d’administration de l’IACM, et tous les membres lui souhaitent, ainsi qu’à sa famille, le meilleur pour la poursuite fructueuse de ses recherches.

1. Science/ Royaume-Uni: dans la revue scientifique Lancet, des experts en matière de drogue indiquent que l’alcool est plus dangereux que l’héroïne, le cannabis et d’autres drogues illégales

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Le 1er novembre, des scientifiques britanniques ont déclaré que l’alcool, quand les dommages combinés et collatéraux sur le consommateur sont évalués, est plus dangereux que l’héroïne. Lors de la présentation d’une nouvelle échelle des dommages induits par les drogues, qui évalue les dommages sur le consommateur et son entourage, les scientifiques ont indiqué que l’alcool est la substance la plus dangereuse, et presque trois fois aussi nocif que la cocaïne ou le tabac. Selon cette échelle élaborée par une équipe de scientifiques, incluant le Comité scientifique indépendant de Grande-Bretagne sur les drogues (ISCD) et un conseiller expert du Centre Européen sur les Drogues et l’Addiction aux Drogues (EMCDDA), l’héroïne et la cocaïne sont en deuxième et troisième positions.

Le Professeur David Nutt, Président de l’ISCD, dont le travail a été publié dans la revue médicale Lancet, a noté que ces résultats indiquent qu’ « une campagne ciblée sur les ravages de l’alcool est nécessaire dans la stratégie de Santé Publique. » Il a aussi indiqué que ces résultats montraient que la classification actuelle des drogues était peu liée à leurs dommages respectifs. Les drogues étaient mesurées sur une échelle de zéro à cent pour la plus nocive. Les scientifiques ont déclaré l’alcool la substance la plus nocive avec un score de 72, suivi par l’héroïne (55), le crack (54). D’autres drogues ont aussi été évaluées : la cocaïne (27), le tabac (26), les amphétamines ou le speed (23), le cannabis (20), les benzodiazépines telles que le Valium (15), l’ectasie (9) et les stéroïdes anabolisants (9), le LSD (7) et les champignons magiques (5).

Pour plus d’informations :
http://www.reuters.com/article/idUSTRE6A000O20101101

(Sources: Reuters du 1er novembre 2010; Nutt DJ, King LA, Phillips LD; on behalf of the Independent Scientific Committee on Drugs. Drug harms in the UK: a multicriteria decision analysis. Lancet. 2010 Oct 29. [in press])

2. Science: efficacité de l’extrait de cannabis dans la prévention des nausées et des vomissements induits par la chimiothérapie

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Différents instituts scientifiques espagnols ont participé à une étude clinique en double aveugle, croisée avec placébo et contrôlée, sur l’extrait de cannabis Sativex dans le traitement des nausées et des vomissements induits par différentes formes de chimiothérapie. Le Sativex contient pratiquement les mêmes teneurs en THC (dronabinol) et en CBD (cannabidiol). Il a été distribué au hasard aux patients qui souffraient de nausées, malgré un traitement standard anti vomitif, du cannabis ou un placébo, pendant les cinq jours suivants la fin de la chimiothérapie, en plus du traitement habituel anti vomitif. La proportion de patients ayant réagi partiellement ou totalement a constitué le point final de l’analyse.

Sept patients ont pris le placébo, et neuf du Sativex. Un des patients issus du groupe Sativex s’est retiré de l’étude suite à des effets secondaires. Une proportion plus importante des patients issus du groupe Sativex a fourni une réponse complète pendant la période d’observation (71.4 pour cent) par rapport au groupe placébo (22.2 pour cent). L’incidence des effets secondaires indésirables a été supérieure sur le groupe Sativex : 86 % contre 67 %. Aucun effet secondaire important n’a été mentionné. La dose moyenne administrée était de 4.8 pulvérisations, soit 12mg de THC pour le groupe Sativex. Les auteurs ont conclu que « le Sativex administré en complément du traitement standard anti vomitif a été bien toléré et a amené une amélioration de la condition » quant aux nausées et aux vomissements.

(Source: Duran M, Pérez E, Abanades S, Vidal X, Saura C, Majem M, Arriola E, Rabanal M, Pastor A, Farré M, Rams N, Laporte JR, Capellà D. Preliminary efficacy and safety of an oromucosal standardized cannabis extract in chemotherapy-induced nausea and vomiting. Br J Clin Pharmacol 2010;70(5):656-63.)

3. Israël: très prochainement, le cannabis en pharmacies

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Selon un bulletin de l’ambassade d’Israël en Allemagne, un comité ministériel sur la santé pour l’usage médical du cannabis a recommandé, le 3 novembre dernier, d’inclure cette substance dans la liste des médicaments. D’ici six mois, le cannabis devrait être disponible dans les pharmacies d’Israël. A la suite des recommandations du président du comité, le docteur Yehuda Baruch, un comité interministériel sera formé afin de clarifier toute une série de questions relatives à ce sujet.

Baruch a indiqué que le cannabis est utile dans les thérapies de la douleur, dans le cas de certaines maladies telles que la sclérose en plaques, et qu’il contribue à la suppression des nausées dans les traitements chimiothérapies des cancers. En septembre 2010, le ministère de la Santé a autorisé cinq médecins supplémentaires à prescrire du cannabis, alors que jusqu’à présent un seul (le Dr. Baruch) était habilité à le faire. Le ministère estime qu’en 2010, l’accroissement des permis sera de l’ordre de 66%, ce qui permettrait à 5000 patients d’être traités. Dans le futur, le ministère s’attend à ce que des dizaines de milliers de patients soient traités avec du cannabis.

Pour plus d’informations :
http://nlarchiv.israel.de/index2.htm

(Source: Newsletter of the Israelian embassy in Germany du 4 novembre 2010)

4. Nouvelles en bref

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Etats-Unis: Californie
Le 2 novembre, les électeurs de Californie ont décidé de ne pas légaliser le cannabis. L’initiative californienne, qui aurait permis a toute personne âgée de plus de 21 ans de posséder et de cultiver de petites quantités de cannabis, a été rejetée par 54% des votes contre 46%. (Source: Associated Press du 3 novembre 2010)

Etats-Unis: Dakota du Sud et Oregon
Dans le Dakota du Sud, les électeurs ont rejeté pour la seconde fois une mesure sur l’usage médical du cannabis, un premier pas qui a déjà été franchi par la Californie en 1996, et puis par 13 autres Etats. Les électeurs de l’Oregon ont refusé d’étendre leur programme médical de cannabis et de créer un réseau de dispensaires à but non lucratif et approuvés par l’Etat. (Source: Associated Press du 3 novembre 2010)

Nouvelle Zélande: Sativex
Comme au Royaume-Uni, en Espagne, et au Canada, le Sativex est maintenant approuvé pour le traitement de la spasticité de la sclérose en plaques. (Source: communiqué de presse de GW Pharmaceuticals du 3 novembre 2010)

Science: VIH
Selon une recherche sur les rhésus des macaques, menée au Centre Scientifique de la Santé de l’Université d’Etat de Louisiane à la Nouvelle-Orléans, Etats-Unis, l’administration de THC pourrait réduire la progression du modèle HIV. Les singes ont été infectés par le virus SI, qui est l’équivalent du virus HI chez les hommes. L’administration du THC a commencé 30 jours avant l’infection. L’administration de THC a diminué la mortalité première, ce qui a été associé avec une charge virale diminuée et sans réduction de la masse corporelle. Les auteurs supposent que « les niveaux réduits de SIV, le mainien de la masse corporelle et l’atténuation de l’inflammation sont probablement des mécanismes de modulation transmis par le THC et justifient la poursuite de recherches complémentaires. » (Source: Molina PE, et coll. AIDS Res Hum Retroviruses. 28 septembre 2010. [in press])

Science: Allergie
Selon une étude menée à l’Université de Médecine de Taipei, Taiwan, l’administration de cannabidiol (CBD) a réduit, chez des souris, les réactions d’hypersensibilité retardées d’une protéine (ovalbumine). Les scientifiques ont observé que le CBD modifie les réactions d’hypersensibilité retardée en supprimant l’infiltration et l’activité fonctionnelle de certaines cellules immunes (cellules T et macrophages) de la région inflammée. Ces résultats suggérent « un potentiel thérapeutique pour le CBD dans le traitement de l’hypersensibilité de type IV », un certain type de réaction allergique. (Source: Liu DZ, et coll. Acta Pharmacol Sin. 1er novembre 2010. [in press])

Science: épilepsie
Un groupe de chercheurs de l’Université du Commonwealth à Richmond, Virginie, s’est intéressé aux effets du paracétamol dans une expérimentation sur les cellules nerveuses des décharges épileptiformes. Le paracétamol a bloqué l’activité similaire à l’épilepsie, un effet bloqué par un antagoniste du récepteur CB1. Les chercheurs ont conclu que « Le paracétamol transmet ses effets anticonvulsivants à travers les récepteurs CB1. » (Source: Deshpande LS, Delorenzo RJ. Neuroreport. 28 octobre 2010. [in press])

Science: graines de chanvre
Des chercheurs du Département des Sciences de la Nutrition de l’Université de Toronto, Canada, se sont intéressés à la composition et à la qualité des protéines contenues dans les graines de chanvre. Ils ont conclu que les données indiquent que ces protéines ont une digestibilité égale ou supérieure à certaines graines, noix, et légumineuses. (Source: House JD, et al. J Agric Food Chem. 26 oct 2010. [in press]).

Science: maladie de Parkinson
Selon une étude menée à l’Université d’Exeter et Plymouth, Royaume-Uni, le THC et le cannabidiol (CBD) sont neuroprotecteurs dans la culture cellulaire humaine de la maladie de Parkinson. (Source: Carroll Ce et coll. J Neurol Neurosurg Psychiatry. 2010;81(11):e60.)

Science: dyskinésie et maladie de Parkinson
Selon une étude menée à l’Institut de Recherche de Toronto Western, Canada, l’inhibition de l’acide gras amide hydrolase (FAAH) inhibe l’hyperactivité similaire à la dyskinésie, chez le singe atteint de Parkinson. Le FAAH est responsable de la dégradation de l’endocannabinoïde anandamide. L’inhibition du FAAH accroît la concentration de l’endocannabinoïde. Le traitement de la maladie de Parkinson par le L-DOPA est souvent associé à des effets secondaires, incluant une diskynésie, désordre du mouvement difficile à traiter. (Source: Johnston TH, et coll. J Pharmacol Exp Ther. 25 octobre 2010. [in press])

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